Aujourd'hui départ 7 heures30 le ciel est bleu l'air un peu frais. Une nouvelle fois le camino évite la nationale 120 qui borde le chemin pour nous faire explorer une campagne plantée de vignes et céréales et les villages d'Azofra et celui de Ciruena.  Ce dernier, aux  constructions récentes destinées à la résidence secondaire est totalement déserté de ses habitants lors de notre passage.

L'étape comporte 21,200 km au relief peu accidenté. Après notre pose casse-croûte de 10 heures nous arriverons à  SANTO DOMINGO  DE LA CALZADA VERS 15 heures. Nous prendrons pension à l'interieur d'une albergue construite sur deux niveaux pouvant accueillir 250 pélerins dans d'excellentes conditions dignes d'un hôtel. Sans nul doute le meilleur refuge de notre périple.

Comme à notre habitude nous consacrons une partie de l'après midi à la découverte de Santa Domingo de la Calzada riche en patrimoine et célèbre pour sa légende du "pendu dépendu". Cette légende remonte au14 ème siècle une famille de pélerins fait halte dans une auberge du village. Une servante tente de séduire le fils mais, il la repousse. Pour se venger la fille cache de l'argent dans la besace  du jeune homme et le fait accuser de vol. Condamné par le tribunal il est pendu. Les parents attristés se rendent à Compostelle, mais à leur retour, ils constatent que leur fils pendu au gibet est toujous vivant. Ils vont trouver le juge occupé à manger des volailles. L'homme de loi ne croyant pas à leur récit leur répond "votre fils est vivant aussi vrai que ces volailles se trouvant sur cette table vont se mettre à chanter". Aussitôt le coq se redresse et se met à chanter. Le jeune homme est dépendu et la servante coupable de diffamation est condamnée à son tour.

traversée de AZOFRA 

CIRUENA ville fantôme à droite accueil pélerin                                     

un signe du ciel ?

Il est 7 heures 15 lorsque nous quittons avec regret l'albergue si confortable où nous avons passé la nuit. Direction BELORADO en passant par les villages de Granon, Redecilla del camino, Viloria de Roja et Villamayor del Rio. C'est une étape de 25 km dont une partie du chemin longe le nationale 120. Automobilistes et  routiers nous saluent par des coups de klaxon une façon de nous dire bon voyage pélerins. C'est en passant dans le village de GRANON, que nous apercevons pour la première fois un nid de cigognes juché au faîte d'une cheminée d'usine désaffectée. Nous comtemplons ces oiseaux échassiers virevolter au dessus de nos têtes en poussant des craquettements signalant nos présences.

kilomètre 11 nous atteignons le village de Recedilla del Camino. Une légende datant du 16 ème siècle fait état que les habitants de  village se sont cotisés pour offrir un enterrement décent à un pélerin francais mort sans le sou.....

Kilomètres 16 nous traversons Villamayor del Rio. Traduisons "ville principale sur la rivière." Appellation mensongère pour ce village dépourvu du moindre cours d'eau. IL est 15 heures 15 BELORADO est en vue. Le clocher de l'église est hérissé de nids de cigognes.

 L'albergue possède une piscine mise à disposition des pélerins. Un petit parc animalier anime la  curiosité. Comme à notre habitude aux environs de 16 heures nous nous attablons dans un bar restaurant et dégustons quelques tapas histoire de contenter notre estomac jusqu'au repas du soir..

Nous sommes à j-1 de notre arrivée à BURGOS fin de notre périple du moins en ce qui concerne l'année  2014.L'étape d'aujourd'hui est relativement longue soit 29 km agrémentée de quelques côtes dont le point culminant "Puerto de la Pedraja" atteint  1150 mètres.Nous sillonnons les prairies vallonnées et traversons .des villages modestes tels que Villambista, ou Espinosa. del camino.

Après villafranca et une montée un peu rude, nous cheminons dans la forêt et la lande des Montes de Oca lieux redoutés au moyen âge des pélerins par la présence de loups de voleurs et d'un climat rude.

Nous atteignons vers 15 heures 30 le monastère de SAN JUAN DE ORTEGA haut lieu du chemin où se trouve le refuge de pélerins. En ce lieu, à chaque équinoxe, à 17 heures précises, se produit le miracle de la lumière: un rayon de soleil vient illuminer le chapiteau, symbole de la descente de l'esprit sur la vierge.

Nous arrivons à AGES vers 16 heures 30 nous avons bien fait de réserver nos lits car le refuge affiche déjà complet. Après une bonne douche nous faisons le tour de ce minuscule village où une fois encore le clocher de son église est squatté par les cigognes.

Petite étape de 19,5 km sans difficulté majeure  qui va nous permettre de décontracter nos muscles et moins solliciter nos articulations.

Si on devait faire un bilan physique à ce stade de notre pélérinage on annoncerait "tout va bien" mis à part quelques douleurs  qui s'estompent après quelques kilomètres d'échauffement.

Nous étions 8 dans la chambrée à Los Arcos issus de cinq nationalité différentes. Américains irlandais slovène espagnole, francais. Autant dire que la communication est un peu difficile mais on y arrive en s'aidant  des mains...

 Il est 7 heures 30 lorsque nous nous mettons en route. C'est aux environs de Midi que nous arrivons à Viana. Cette ville moyenne située aux confins de la Navarre fut fortifiée dès 1219. Aux moyen âge la cité compta jusqu'à quatre hôpitaux acueillant  les pélerins. la tradition hospitalière se perpétue avec le refuge de pélerins installé à côté des ruines de l'église San Pedro ainsi que les Albergues privées, appartements touristicos, hôtels C'est dans l'une de ces albergues privées que nous prenons pension.

A chaque arrivée d'étape le même rituel s'installe. Après nous être débarrassés de notre sac et nos souliers nous prenons notre douche et ensuite nous procédons à un examen méthodique de nos ....pieds. On les regarde sur toutes les "coutures" et dès la moindre apparition d'un frottement, d'une rougeur, on s'inquiète on s'interroge on demande  conseils, on prodigue des soins.

Nous n'oublierons pas de sitôt cette scène d'un pélerin dépité constatant sur son gros orteil une énorme ampoule. Interrogeant les membres de la chambrée sur la nécéssité ou pas de la percer, l'unanimité se fait ententendre il faut percer....Une âme charitable lui remet le nécéssaire pour exécuter cette besogne à savoir du fil et une aiguille à coudre. C'est alors que surgit notre hospitalero CARMEN. Voyant la perplexité du "patient" face à son ampoule, elle s'empare du fil et de l'aiguille et en deux temps trois mouvements la  lui perce en y ajoutant une magnifique point de croix.

Notre "ampoulière" de service nous fait comprendre que celà est devenu la spécialité de la maison et que bon nombre de pélerins ont pu reprendre leur pérégrination  grâce à sa dextérité dans ce domaine. Au passage merçi CARMEN pour les services rendus qui ont permis à bon nombre d'entre nous de poursuivre la route. 

Un chemin qui n'en finit pas avec de magnifiques payasages.

                                                  traversee du village de SANSOL

Viana ville fortifée

Parvis de ll'église de VIANA

CARMEN dans son exercice préféré le percement des ampoules

L'étape d'aujourd'hui fait 22 kilomètres la topographie du terrain ne révèle pas de difficulté majeure celà nous permettra de relacher nos muscles et moins solliciter nos articulations.

Départ 7 heures 15 de VIANA qui sera en fait un faux départ car au bout de quelques centaines de mètres je m'aperçois que les batons de marche ne sont pas les miens. Retour à l'albergue échange des bâtons....Cette étape nous fait passer en Roja province renommée pour ces vins. Tout au long du jour nous côtoyons la vigne et l'olivier. Il est 10 heures nous franchissons le pont  de la ville de LOGRONO. Nous empruntons les pavès de l'antique rua Vieja entre les vieilles maisons pleines de caratères. L'une des premières, une grosse batisse" du 18 ème siècle a été transfomée en refuge de pélerin.

Au coeur de la cité, trois sanctuaires lancent vers le ciel leurs tours  visibles de très loin. La cathédrale baroque de Santa Maria de Redonda et les églises de Santa Maria del Palacio et San Bartolomé Nous sommes sortis de Logrono et après quelques kilomètres nous traversons un immense parc où joggeurs, cyclistes et pélerins partagent les mêmes chemins.Nous décidons de faire notre traditionnelle pause casse-croûte dans ce lieu. quelle  fut pas notre surprise lorsque nous aperçumes quelques écureuils venirent quémander à quelques centimètres de nos pieds de la nourriture. Nous immortalisons celà en prenant quelques photos de cette scène attendrissante.

Nous arrivons au terme de notre étape à NAVARRETE aux environs de 15 heures. Nous prenons pension pour la nuitée dans une albergue de construction relativement récente.. L'hospitalero nous informe qu'il est en mesure de nous préparer le repas du soir et que c'est donativo. A 19 heures nous nous retrouvons autour d'une table avec d'autres pélerins de nationalité différentes. Malgré la barrière des langues nous parvenons à échanger dans une ambiance agréable.      

Province de Rioja où oliviers et vigne occupent les terres

                                    à droite rencontre   insolite avec des écureuils

    Le dortoir                                                                                              le magnifique retable de l'église de NAVARRETE